A Dijon, Oncodesign veut soigner le cancer

Édition : Dijon - 5 juillet 2021

Trouver le remède de la leucémie ou soigner la maladie de Parkinson, les recherches menées par
Oncodesign pourraient participer à révolutionner l’univers thérapeutique. L’entreprise
biopharmaceutique intervient dans le domaine de la médecine de précision avec l’ambition
d’améliorer la vie des patients.

« Mon rêve c’est de découvrir des traitements efficaces pour lutter contre le cancer » introduit
Philippe Genne, fondateur d’Oncodesign. En 1995, alors que comme il aime à le dire, il n’avait pas de
plan de carrière, le chercheur créé son entreprise avec le souci de concilier son envie de trouver une
thérapie en cancérologie et celle de conserver son indépendance. « Le financement est indispensable
mais il ne faut pas céder au côté spéculatif du métier au détriment de la Science. Pour concilier nos
recherches et nos valeurs, poursuivre nos missions, il faut rester majoritaire dans son capital. » Son
champ d’action : la médecine de précision. « Les thérapies se personnalisent. On va très loin dans la
cartographie de la pathologie à l’échelle de l’individu. » D’abord tournée vers le cancer, l’entreprise a
élargi son champ d’intervention à d’autres pathologies comme la maladie de Parkinson, les maladies
inflammatoires ou infectieuses. Cotée en bourse depuis avril 2014, elle affiche un chiffre d’affaires de
25,5 millions d’euros en 2020.

Au service de l’industrie pharmaceutique

Pour trouver des remèdes aux maux de la société, Oncodesign expérimente pour sélectionner les
meilleures molécules afin de donner naissance à « des candidats médicaments » qui seront ensuite
développés. A côté de ses recherches propres, le spécialiste biopharmaceutique, qui consacre 30%
de son chiffre d’affaires à la R&D, met ses installations et ses compétences au service des entreprises
de l’industrie pharmaceutique. « Nous testons leur approche pour évaluer l’intérêt thérapeutique de
leurs composés. C’est une autre façon de gérer la recherche, en se montrant à l’écoute de nos
clients. »

Après la recherche, la découverte

Les travaux des équipes d’Oncodesign depuis près de 25 ans ont abouti à des découvertes. « Les
molécules identifiées comme prometteuses donnent lieu à des licences qui seront cédées aux
laboratoires pharmaceutiques, à la biotech ou encore à des investisseurs. » L’entreprise compte
actuellement quatre produits dans son portefeuille. Un radiotraceur permet de suivre l’évolution du
traitement du cancer du poumon en imagerie PET Scan. Également, trois inhibiteurs de kinase,
enzymes à l’origine de nombreuses pathologies lorsqu’elles sont dérégulées, disposant d’un potentiel
important dans le traitement de certains cancers, de la maladie de Parkinson et des maladies
immuno-inflammatoires. Philippe Genne mise notamment sur deux programmes. « Avec le projet
LRRK2, nous collaborons avec les laboratoires Servier et espérons arriver à un candidat médicament
sérieux dans la maladie de Parkinson pour commencer les tests chez l’homme en 2022. » Avec son
programme MNK 1,2, Oncodesign tente d’intervenir sur l’agressivité métastatique des tumeurs et
ainsi traiter certaines leucémies. L’entreprise compte 233 salariés et mène également des études
pour mieux comprendre, par exemple, pourquoi certains patients offre une plus grande résistance
aux traitements oncologiques. La médecine de demain s’imagine à Dijon.

Nadège Hubert